Introduction

Aujourd’hui les personnes sourdes et malentendantes sont des millions en France, la question de leur intégration est donc primordiale. Ainsi se pose à nous une interrogation : En quoi les performances des appareils auditifs constituent un enjeu pour l’intégration sociale des personnes en situation de handicap ? Pour répondre à cette problématique nous avons d’abord cherché à comprendre comment fonctionnait l’oreille, quels dysfonctionnements peuvent l’atteindre et quelles en sont les conséquences sociales. Nous vous invitons donc à parcourir notre site et ses 3 parties pour mieux comprendre cette invalidité d’un côté autant médical que social.

Introduction

Conclusion

  Ainsi, malgré de nombreux problèmes liés a l’intégration, les personnes déficientes auditives entrevoient une solution à travers les appareils auditifs et les aménagements mis en place par l’État et les associations. Le monde des sourds fait preuve d’une fraternité et d’une entraide qui permettent une meilleure intégration, notamment avec deux moyens de communication ; il peut s’exprimer avec la langue des signes ou parvient à communiquer oralement. Néanmoins, les personnes sourdes et malentendantes se sentent exclues d’une société où la communication prend une place majeure. Elles sont par exemple beaucoup plus soumises au risque de chômage et au décrochage scolaire. En France, 6,6% de la population est sourde ou malentendante donc leur prise en charge est nécessaire. Enfin, les personnes sourdes, comme des personnes dites « normales » possèdent des capacités égales, donc leurs chances de réussite et leur intégration doivent être les mêmes.

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« Qu’importe la surdité de l’oreille, quand l’esprit entend. La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence ». Victor Hugo

 

 

 

Conclusion

Partie III : L’intégration des personnes sourdes dans la société

Comme vu précédemment, il existe plusieurs types de surdité, qui peuvent se révéler à différents moments d’une vie et entraîner des conséquences différentes.

Tout d’abord, il y a la surdité de naissance. En France, on compte 700 enfants par an qui naissent avec une déficience auditive ou sont dépistés avant l’âge de 2 ans. Sur ce nombre de nouveaux – nés sourds qui naissent chaque année, dans 9 cas sur 10, ils se retrouvent au sein d’une famille d’entendants car la surdité n’a pas forcément un caractère héréditaire. Ainsi, ces familles qui découvrent la surdité de leur enfant vivent un choc psychologique et rencontrent des problèmes de communication avec leur nouveau né. Le déni des parents est parfois possible d’autant plus que la perte de l’audition peut être la base d’une culpabilité et d’un rejet de l’enfant dans la famille. En effet, cet handicap invisible rend impuissant les parents qui doivent surmonter et vivre avec cette gêne perpétuelle.

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Principales informations concernant la surdité

Néanmoins, les personnes malentendantes de naissance développent un sens de la perception visuelle précis, mais aussi une sensibilité très grande aux vibrations.

 

 

 

 

Ensuite, il y a la surdité qui s’est révélée au cours de la vie.

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Pourcentage de l’origine des surdités en France

– Les accidentés du travail ou non et les personnes atteintes de maladies professionnelles : Ils représentent 32 % des personnes malentendantes.

– La surdité professionnelle : On considère que 27 % de travailleurs subissent un bruit excessif au travail et une autre enquête donne 21,3 % soit 13,5 millions de salariés qui présentent un déficit auditif.

– Les maladies non professionnelles constituent 23 % des sourds.

– Déficience auditive liée à l’âge : On considère que 1 senior sur 3 est touché par un problème d’audition.

Ainsi, on observe que les personnes âgées sont beaucoup plus soumises aux risques des problèmes d’audition (INRIA, 2013)image tpe répartition

On assiste au fait que la plupart des personnes sourdes sont des « seniors » qui sont devenues malentendantes au cours de leur vie. En effet, la surdité vient généralement avec l’âge et 68% de la population sourde a plus de 60 ans alors que les moins de 20 ans ne représentent que 4%.

Ainsi, beaucoup de personnes sont atteintes d’une déficience auditive, leur intégration et leur accompagnement sont donc primordiaux.

Tout d’abord, dans le milieu scolaire des infrastructures et des lois sont mises en place pour faciliter l’intégration. Les enfants et adolescents possédant des problèmes auditifs sont de plus en plus instruits dans un milieu scolaire dit « normal ». Une loi décidée le 11 février 2005 va dans ce sens, elle favorise l’ intégration des élèves en milieu scolaire pour qu’ils aient la même équité au niveau des droits, des chances et de la participation à la citoyenneté. Cette loi a permis l’intégration de 260 000 élèves déficients auditifs à la rentrée 2015. La scolarisation des enfants et des adolescents déficients auditifs a toujours été orientée vers un milieu scolaire ordinaire. Depuis 1978, ce principe prévoit la fréquentation de classes normales par des enfants sourds, bénéficiant par ailleurs d’un soutient spécialisé.

Le support que l’on apporte à ces enfants est très complet, en effet l’enfant dispose d’une rééducation orthophonique régulière en dehors des heures de classe et d’une heure de soutien quotidienne. Pour suivre les activités scolaires destinées aux entendants, les enfants sourds doivent fournir un effort considérable et être aidés par une équipe pluridisciplinaire. Cette formule est extrêmement positive, mais seuls les enfants sourds ayant un niveau de langage oral et une compréhension confortable du français peuvent en profiter. Les autres seront davantage orientés vers des instituts pour sourds dans lesquels la langue gestuelle autrement dit la langue des signes est utilisée.

De plus, les élèves sourds accédant à l’enseignement secondaire sont de plus en plus nombreux au fil des années. Les acquisitions de connaissances des enfants sourds étant parfois plus lentes, une tolérance de retard est admise sur le plan de l’âge et ils bénéficient lors des examens d’un temps supplémentaire de composition. Cependant, l’accès au bac ne concerne encore qu’une minorité d’entre eux. L’entrée d’une personne sourde dans une université paraissait autrefois impensable, mais certains montrent maintenant que l’université est possible malgré leur handicap. Toutefois, cette personne doit posséder une très forte motivation personnelle pour entreprendre ce genre d’étude, l’effort fourni et la capacité de travail à engager sont largement supérieurs à ceux de ses camarades non handicapés.

Les nombreux moyens mis en place comme un soutien spécialisé, des orthophonistes, des auxiliaires de vie scolaire, … et des classes aménagées pour les enfants sourds ont finalement permis une meilleure intégration. Mais il faut également rappeler que la grande majorité des enfants sourds qui sont scolarisés ont besoin d’appareils auditifs pour comprendre les cours, donc leur efficacité est un enjeu pour un même seuil d’égalité entre entendants et sourds.

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Image d’une classe bilingue à Rennes

On observe un enseignant spécialisé qui donne un cours à ses élèves par langage des signes. Néanmoins, ces classes et ces instituteurs restent rares car l’enseignement de ce langage gestuel fut banni pendant près d’un siècle des années 1880 aux années 1980. Mais toutes les actions d’intégration qui se créent depuis plusieurs années ont permis à un certain nombre de personnes sourdes de suivre un cursus scolaire satisfaisant.

Et après être sorti du milieu scolaire, les sourds découvrent un milieu professionnel semé d’embûches.

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Dessin humoristique concernant l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap

Comme pour toutes les personnes en situation de handicap, les individus soumis à une déficience auditive sont beaucoup plus soumis au risque de chômage.

 

 

 

 

 

Il est vrai que nombreux obstacles se dressent sur la route de la professionnalisation des personnes déficientes auditives. En effet, contrairement aux entendants, les sourds sont coupés des espaces sonores où les informations défilent et sont retenues par les personnes sans aucun problème auditif. Notre culture et nos vies tournent autour de l’audition, la musique, la radio, la télévision, tous ces moyens de communication font tous appel à nos oreilles. Les personnes sourdes sont ainsi privées d’une grande richesse culturelle et elles souffrent d’un manque de connaissances dans tous ces domaines.

Aujourd’hui, les employeurs réclament chez leurs salariés des connaissances certaines et une bonne communication pour réussir à travailler dans de bonnes conditions. De nombreux métiers sont basés sur de l’information rapide et donc ceux ci sont inenvisageables pour les déficients auditifs. Par exemple, journalistes, animateurs sont des métiers irréalisables pour eux. De plus, 70 % des personnes sourdes souffrent d’illettrisme, ce qui est un critère essentiel dans le recrutement de nouveaux employés. Les employeurs ont donc peur de la difficulté à comprendre et se faire comprendre par les sourds et donc ils refusent leur candidature dans la plupart des cas. Les entreprises qui embauchent le plus de jeunes déficients auditifs sont donc principalement les métiers manuels et les emplois de bureau car le travail nécessite peu de communication et est répétitif donc une fois que la formation est assimilée, la personne sourde peut travailler (quasiment) normalement.

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Néanmoins, ces démarches sont souvent rudes car emprises à des stéréotypes de la part des employeurs, qui pensent le rendement d’une personne déficiente auditive mauvais. L’accompagnement s’avère donc nécessaire pour y parvenir, plusieurs intervenants vont dans ce sens :

– la région qui crée des infrastructures comme pour Rhône Alpes qui a mis en place le pôle Emploi-Formation pour favoriser les embauches des déficients auditifs.

– l’ État a instauré une loi le 10 juillet 1987 qui oblige les employeurs de plus de 20 personnes à embaucher au moins 6 % de personnes en situation de handicap. Néanmoins, seule la moitié des établissements soumis à cette obligation a atteint les 4% d’emploi de travailleurs handicapés.

– De nombreuses associations ont été fondées pour assister les sourds dans leurs démarches professionnelles mais également en proposant des loisirs :

– Il y a par exemple l’AFIDEO, l’acronyme de association françaiseimage tpe asso afideo pour l’information et la défense des sourds s’exprimant oralement qui promeut le travail des sourds en entreprise.

tpe mouvements sourds– Également le mouvement des sourds de France qui est une
association nationale qui lutte pour l’accession à une véritable citoyenneté des personnes sourdes et malentendantes.

Des associations pour les loisirs ont pareillement été créées comme l’Aéro – Club des sourds de France. Celle-ci crée et développe des écoles pour les activités aéronautiques, rend plus accessible les activités aéronautiques pour les sourds et malentendants et enfin se bat pour développer les droits des sourds à exercer un métier dans ce domaine.

Dans tous les cas, la réussite professionnelle est meilleure quand le sujet a des diplômes ouvrant des accès à des postes plus qualifiés. Enfin, dans certains cas, cette déficience auditive provoque une exclusion qui peut conduire jusqu’à l’isolement dans la communauté des sourds, appelée la « culture sourde ». C’est à dire que les personnes sourdes se regroupent et forment leur propre communauté avec leurs propre culture. Celle ci est découpée en deux catégories, ceux qui parviennent à parler, et ceux qui communiquent avec le langage des signes. Finalement, les Sourds ne se considèrent pas comme des personnes en situation de handicap, mais comme des membres d’une communauté ayant leur propre culture avec une langue propre, des valeurs, des règles et enfin une identité.

 Cette vidéo évoque toute la chronologie de l’histoire sourde et différents événements en lien avec les sourds ou malentendants.

Mais il ne faut pas perdre à l’esprit que la communication est la base de tout travail, et pour y parvenir, plusieurs solutions se donnent à l’individu atteint d’une déficience auditive.

Tout d’abord, la personne ayant un handicap auditif peut communiquer en utilisant deux techniques :la lecture labiale (lecture sur les lèvres), appelé « oralisme » et le langage des signes.

– La lecture labiale, c’est à dire tenter de communiquer en parlant et en lisant sur les lèvres mais ce moyen peut être très difficile si la personne déficiente auditive n’a jamais entendu le moindre son.
– L’approche gestuelle, cette façon de parler nécessite un apprentissage de la part du sourd et de son entourage. On considère que 80 000 personnes pratiquent cette langue à part entière en France.

Cette vidéo permet de connaître les rudiments de la langue des signes

Enfin, comme dit plusieurs fois auparavant, l’appareillage peut aider à s’intégrer et découvrir les sons qui rythment le monde. Mais cet équipement obtient des résultats très variables, tout dépend du type de surdité chez la personne sourde et des réussites des équipements auditifs. Une surdité de naissance est très difficile à résoudre avec notre technologie d’aujourd’hui. De plus, les appareils auditifs ne permettent pas de recouvrer complètement l’usage de l’ouïe. Ces appareils sont particulièrement efficaces pour les personnes seulement malentendantes notamment chez les personnes âgées. En effet, l’ouïe se dégrade avec le temps et l’appareillage permet une conservation de la faculté auditive partielle. Celle-ci leur permet de ne pas se couper de la communication.

Les appareils auditifs possèdent également de nombreuses contraintes :

– Ils sont chers et nécessitent un entretien régulier lui aussi coûteux.

– Malgré la miniaturisation de ces appareils, ils restent très apparents et peuvent se trouver gênants pour la personne qui les portent.

– Chaque surdité a des origines propres et donc un appareil qui doit être adapté à l’oreille du patient. Les appareils sont encore plus coûteux pour les déficients profonds et ne permettent parfois pas de recouvrir totalement l’usage de l’ouïe.

Ainsi, les performances des appareils auditifs constituent un enjeu pour l’intégration des personnes sourdes et il faut effectuer des recherches car ce domaine médical et technologique se perfectionne de jour en jour.

Partie III : L’intégration des personnes sourdes dans la société

Partie II : Dysfonctionnements et appareillages

La surdité est une pathologie caractérisée par une perte partielle ou totale du sens de l’ouïe. Ce handicap peut être présent dès la naissance comme il peut se révéler plus tard. Les causes de la surdité peuvent être génétiques, virales ou parasitaires (par exemple pendant la grossesse), dues à des maladies comme la méningite par exemple (inflammation des méninges, la membrane qui entoure le système nerveux central), l’ototoxicité (qui provoque des lésions au niveau de la cochlée, l’oreille interne ou le nerf auditif) médicamenteuse ou par un traumatisme sonore. Les déficiences auditives ne sont pas visibles, mais souvent stigmatisantes. Les aides techniques, même très perfectionnées, ne font pas disparaître le handicap, et sont utiles seulement lorsqu’il existe une audition résiduelle suffisante chez la personne sourde.

  • Les différents types de surdités:

L’éventail de la perte de l’audition va des problèmes auditifs mineurs, de 21 à 40 dB, la parole est perçue à voix normale mais difficilement à voix basse comme tous les sons faibles ou lointains. A la surdité moyenne, de 41 à 70 dB, la parole est entendue si on élève la voix, mais mal comprise, quelques bruits familiers sont encore perçus. A sévère, de 70 à 90 dB, le handicap est important, seuls les bruits forts et les voix proches sont perçus. La surdité est profonde quand elle est supérieure à 90 dB et va jusqu’à 120 dB de perte, la parole n’est plus du tout perçue et seuls les bruits très puissants sont entendus sans être nécessairement identifiés. Et enfin la surdité totale il n’y a plus d’audition mesurable.

 La surdité de transmission survient lors d’une lésion de l’oreille externe ou moyenne au niveau du tympan ou sur la chaîne des osselets ce qui empêche la transmission correcte du son jusqu’à l’oreille interne. Elle est généralement légère ou moyenne, voire temporaire, entraînant une perte auditive de 25 à 65 décibels. Selon l’origine du problème, certains médicaments ou une intervention chirurgicale peuvent se révéler efficaces pour la soigner. Le recours à une prothèse auditive ou à un implant  peut également permettre de corriger ce type de surdité.

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Schéma représentant l’oreille externe et moyenne (en couleur sur l’image) atteinte par la surdité de transmission.

 La surdité de perception également  appelée surdité neurosensorielle est due à une lésion de l’oreille interne, notamment du limaçon (la cochlée) et de ses cellules ciliées qui décodent les vibrations reçues sous forme d’ondes liquides et les transforment en influx nerveux qui véhiculent les sons au cerveau. La surdité de perception risque davantage d’être permanente et de provoquer la surdité totale. L’usage d’une prothèse auditive permet le plus souvent de corriger les surdités neurosensorielles légères à sévères. Les implants cochléaires constituent une solution en cas de surdité sévère ou profonde.

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Schéma représentant l’oreille interne (en couleur sur l’image) touché par la surdité de perception.

 Il arrive aussi qu’une association de surdité de transmission et de surdité de perception se produise, ce phénomène s’appelle alors la surdité mixte. Elle est due à des problèmes au niveau de l’oreille interne et de l’oreille externe ou moyenne. Elle peut être guérie par la prise de médicaments, la chirurgie ou l’utilisation d’une prothèse auditive ou d’un implant.

Il existe également la presbyacousie, ou la perte de l’audition liée à l’âge. Il s’agit d’une affection qui, à long terme, rend la personne qui vieillit sourde à cause de la décomposition lente des cellules ciliées très sensibles qui tapissent l’oreille interne. En effet, sans les cils (petits poils) qui recouvrent ces cellules il devient difficile ou impossible de reconnaître les sons. Parmi les causes de cette décomposition figurent le vieillissement normal, des troubles circulatoires, d’autres maladies telles que le diabète et l’exposition prolongée au bruit ou à des médicaments toxiques.

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Schéma représentant la cochlée, l’organe de Corti et les cellules ciliées tapissant l’oreille interne.

De nombreuses infections de l’oreille mènent à la surdité partielle ou totale. Comme l’accumulation de liquide derrière les tympans qu’on nomme otite séreuse, les perforations des tympans et les malformations osseuses de l’oreille moyenne peuvent provoquer la surdité de transmission. Dans de rares cas, des tumeurs peuvent également provoquer celle-ci, elles empêchent alors l’entrée du son dans l’oreille interne. Les maladies congénitales et les maladies génétiques représentent l’une des causes majeures de la surdité de perception. La moitié des cas de surdité profonde chez les enfants sont d’origine génétique. Elle peut être également acquise à cause d’anoxie néo-natale qui provoque un manque d’oxygène à la naissance et peut provoquer de graves lésions des oreilles et des troubles auditifs, en contractant la rubéole (maladie virale de la petite enfance) ou la méningite qui endommage le nerf auditif chez l’enfant, etc…

Il arrive, plus rarement, que la surdité ou la perte auditive se produise soudainement. Elle peut être permanente ou temporaire, et n’affecte généralement qu’une seule oreille. La cause est inconnue, mais elle peut être d’origine virale ou provenir d’un désordre du système circulatoire ou immunitaire. Il y a une possibilité pour que la perte d’audition soit réversible grâce à l’utilisation de médicaments. Cependant, les chances de guérison sont plus faibles si la perte d’audition était très importante dès le départ. Un traitement aura davantage de chances de fonctionner s’il est entamé tôt, dans l’idéal, au cours de la semaine qui suit l’apparition de la perte d’audition.

Parmi les autres causes de surdité de perception figurent le diabète et différents troubles cérébraux ou nerveux comme les accidents vasculaires cérébraux. Les voies nerveuses, qui transmettent les impulsions sonores au cerveau, peuvent être endommagées par la sclérose en plaques ou par d’autres maladies qui attaquent l’enveloppe des nerfs. Une blessure violente et des traumatismes physiques violents de l’oreille dit acoustiques peuvent entraîner une surdité permanente par exemple lors d’une variation brutale de pression, d’un choc, d’un traumatisme sonore unique ou répété.

On observe donc une immense variété des causes de la surdité ce qui freine la recherche pour vaincre celle-ci. L’avenir cherche donc à combiner les différentes thérapies à notre disposition pour palier à ces surdités très différentes les unes des autres.

  • Les comportements dangereux ou à risques:

Dans certains types d’occupations, l’exposition à un niveau élevé de bruit comme celui qui est produit par les machines utilisées pour la  construction ou par la musique à un volume trop fort peut provoquer une perte auditive neurosensorielle pour les personnes de tout âge, il s’agit de la cause la plus fréquente de perte auditive. Parmi les autres sources d’exposition excessive au bruit, il y a la fréquentation de concerts ou de boîtes de nuit, ou encore l’usage d’écouteurs pour la musique, d’appareils ménagers puissants ou d’armes à feu. Plus fort est le bruit et plus long est le temps d’exposition de la personne à ce son, plus grave est le risque d’être touché par ce type de perte d’audition. En effet, les cellules de l’oreille interne produisent une substance toxique qui n’est pas dangereuse en soi mais qui peut tuer ces mêmes cellules quand elle est produite en trop grande quantité. Plus la musique est forte, plus le phénomène se produit rapidement. La limite de décibels (dB), avant que la substance ne se crée, est estimée à 85 dB sur une durée de 8 heures. Quand le son est de 88 dB, le temps d’écoute est limité à 4 heures. L’idéal serait de réduire la durée d’écoute par deux lorsque le son augmente de 3 dB. Il faut donc baisser le son du mp3 ou du poste de moitié. Lors de concerts ou de manifestations bruyantes, il ne faut pas hésiter à mettre des protections auditives telles que des boules Quies.

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Graphique retraçant les différents seuils de l’audition en fonction du nombre de Décibels correspondant à chaque situation.

Il faut également surveiller sa consommation de médicaments, en effet l’ototoxicité de ces derniers peut provoquer une surdité de perception transitoire voire définitive. Notamment pour les diurétiques, comme le Lasilix ou l’Aldactone, utilisés pour l’hypertension artérielle ou l’insuffisance cardiaque, pouvant causer une perte auditive importante, heureusement les effets s’estompent à l’arrêt du traitement. Les anti-inflammatoires, comme l’Aspirine ou le Kardégic (pour le cœur), peuvent également provoquer une perte de l’audition transitoire quand ils sont pris à trop forte dose. Les effets sont donc réversibles dans ces cas-là. En revanche, la perte de l’ouïe est irrémédiable pour les médicaments anticancéreux (Glivex ou Methotrexate) causant des problèmes d’auditions similaires à la presbyacousie. Dans ce cas, la seule solution pour pallier la perte auditive est le port d’un appareil auditif.

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  • Appareillage et intégration:

Parmi les personnes ayant un handicap auditif, on distingue : les personnes devenues sourdes, elles pratiquent en général peu la langue des signes ou la lecture labiale mais elles ont une bonne connaissance du français et s’appuient sur l’écrit. Les personnes sourdes de naissance : elles utilisent beaucoup plus la langue des signes, mais le français est par contre fréquemment perçu comme une langue étrangère. Elles développent un sens de la perception visuelle précis, mais aussi une grande sensibilité aux vibrations.

La surdité a de nombreuses conséquences sur la vie sociale. Les principales sont les suivantes : elle compromet la communication et même le simple accès à celle-ci, et donc à l’intégration. Elle freine également l’acquisition du langage, car il est difficile d’émettre des sons que l’on ne parvient pas à entendre, elle s’accompagne parfois d’une difficulté à oraliser.  Bien heureusement, la plupart des personnes atteintes de déficience auditive possèdent encore des capacités pour entendre, les prothèses leur apportent une réelle amplification des sons et une meilleure possibilité de communiquer.

Les appareils auditifs externes sont des appareillages qui permettent d’augmenter les sons qu’ils perçoivent. Placés au niveau des oreilles des patients, ces prothèses miniatures sont dotées d’un microphone qui enregistre les vibrations sonores, puis un amplificateur intègre et retransmet les sons à l’oreille à l’aide d’un haut-parleur. Ce type d’appareil nécessite l’utilisation de l’ensemble du système auditif du patient, il est donc nécessaire que la personne possède une audition fonctionnelle, mais amoindrie, comme les personnes âgées atteintes de presbyacousie. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter le volume du son environnant, la stratégie est bien plus complexe. En effet, au sein de l’intervalle de fréquences perceptibles par l’oreille humaine (allant de 20 à 20.000 Hertz) certains sons doivent être privilégiés parmi d’autres (par exemple une conversation au milieu d’un brouhaha) alors que d’autres doivent être diminués. Ainsi, il existe un grand nombre de prothèses auditives différentes, dont les efficacités ne se valent pas.

Le système d’implant est quant à lui une solution palliative à la surdité  mais n’est surtout pas à confondre avec les prothèses auditives traditionnelles comme décrites ci-dessus, qui sont de simples amplificateurs des sons naturels. Le système d’implant cochléaire repose sur le principe de stimulation électrique, et il est conseillé aux personnes souffrant d’une surdité de perception sévère à totale. L’implant cochléaire remplace pour sa part la cochlée déficiente. Son principe est de stimuler directement le nerf auditif en fonction des sons captés par un microphone. Il est composé essentiellement d’une partie externe appelée « processeur » et d’une partie interne appelée « implant ». Différents types d’implants existent également pour répondre à des indications spécifiques (cochlée ossifiée, nerf auditif endommagé, etc…).

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Schéma et explication du fonctionnement d’un implant cochléaire.

Les avantages d’un tel système sont la perception et l’interprétation des sons par l’oreille, qui permet à chacun de communiquer avec son entourage, de participer à des conversations. Les personnes atteintes de surdité sévère à profonde sont malheureusement souvent privées de cette faculté. L’implant cochléaire peut être une solution efficace. En effet, lorsque les prothèses auditives classiques n’apportent plus suffisamment de bénéfices pour la compréhension de la parole, l’implant cochléaire permet aux personnes malentendantes d’améliorer leur qualité de vie en leur donnant (ou en leur redonnant) une meilleure intelligibilité dans le calme et dans le bruit, et en les aidant à affronter les défis du quotidien, de la vie professionnelle ou scolaire. Les patients implantés déclarent se sentir davantage en sécurité (en pouvant être alertés en cas d’urgence par exemple), ils sont aussi plus indépendants et retrouvent une vie sociale. Pouvoir utiliser le téléphone, prendre rendez-vous chez le médecin, regarder la télévision, participer à un dîner, entendre une alarme, partager des secrets, profiter du rire des enfants. Autant de sons qui ne seront plus à deviner.

Malheureusement, les implants cochléaires ont également des limites, ils ne restaurent pas une audition normale et imitent seulement grossièrement des signaux reçus. De plus, il existe une vraie controverse : certaines personnes ne considérant pas que l’absence d’audition est un handicap, elles ne souhaitent pas voir leurs enfants sourds avec des implants, malgré les efforts des scientifiques à proposer des solutions à la fois discrètes et performantes. De plus, les adultes  ayant perdu l’ouïe et bénéficiant d’ un implant cochléaire associent les stimulations reçues à leurs souvenirs de la parole. Les enfants, eux n’ont pas cette chance, s’ils sont atteints d’une surdité congénitale,  il leur faut un implant avant l’âge de deux ans pour acquérir le langage à un rythme à peu près normal, en effet ceux de plus de 7 ans obtiennent des performances bien moindres.

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La tomographie de l’activité du cortex auditif avant la pose d’un implant chez des enfants atteints de surdité congénitale et leur compréhension de la langue (en pour cent) après celle-ci (voir tableau).
Partie II : Dysfonctionnements et appareillages

Partie I : Fonctionnement de l’oreille

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L’oreille est composée de trois parties complémentaires : L’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne. Chacune de ces parties a un rôle bien précis et a un lien très étroit les unes envers les autres. A l’intérieur de ces parties, se trouve un ensemble de petits éléments qui nous permettent d’entendre.

 

Pavillon auriculaire

  • Le pavillon auriculaire est la partie la plus visible de l’oreille externe. Sa partie inférieure est représentée par le lobe de l’oreille. Il est composé de cartilage recouvert de peau, ce qui lui permet une légère rigidité tout en lui permettant de conserver une certaine souplesse.Le pavillon a pour rôle de collecter et d’amplifier certaines fréquences du son, avant de le transférer au conduit auditif.

conduit auditif

Le conduit auditif est un lieu de transition entre l’oreille externe jusqu’aux parties de l’oreille
moyenne et interne

  • Le conduit auditif externe est un tuyau de 2 à 4 centimètres de long, creusé à l’intérieur de l’os temporal. Grâce à sa forme et à un phénomène de résonance, les sons sont amplifiés entre l’entrée et le tympan. La peau qui le tapisse contient de nombreuses glandes qui sécrètent de la cérumen. En plus de ces petits organes, des poils retiennent les poussières et les petits insectes qui pourraient éventuellement y entrer. En plus de conduire les sons à l’oreille moyenne, il la protège des intrusions étrangères.

 

tympan

On voit que le tympan est une membrane très fine, presque transparente, ce qui lui
confère une très grande sensibilité.

  • Le tympan est l’organe de transition entre l’oreille interne et l’oreille moyenne. Il s’agit d’une petite membrane. Il s’agit d’une membrane fileuse, en forme de cône et très fine. Lorsque les vibrations dues aux sons arrivent au tympan, la membrane, tendue, va se mettre à vibrer à son tour. En effet, le son est une suite de compression et décompression des molécules d’airs. Le tympan recevant ces pressions et dépressions répétitives transmet le message aux osselets.

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Les trois petits osselets sont disposés de manière à transmettre le son de du tympan jusqu’à la cochlée, à la manière d’une baguette frappant un tambour.

  • Les osselets sont un ensemble de trois os, les plus petits du squelette humain. Le premier d’entre eux est le marteau , qui reçoit directement les vibrations du tympan, puis va le transmettre à l’enclume puis ensuite à l’étrier. Celui-ci va agir comme un piston qui va comprimer le liquide de l’oreille interne.

trompe d'eustache

La trompe d’Eustache a un très fort lien avec l’oreille. En effet, elle est en partie responsable de la sensation d’oreille bouchée lors du décollage d’un avion ou lors d’une plongée en profondeur.

  • La trompe d’Eustache est un conduit osseux qui relie l’oreille moyenne et le rhino-pharynx ( une partie de la gorge ) . Elle mesure environ 3,7 cm. Cette trompe remplie plusieurs fonction, et en premier celle d’empêcher des agents pathogènes ( bactéries, poussières,… ) d’atteindre l’oreille interne. Elle a également un rôle d’évacuation d’objets gênant rentrés dans l’oreille interne. Enfin, elle permet d’empêcher l’éclatement du tympan dans le cas d’un changement trop brutal de pression entre l’oreille interne et l’extérieur de l’oreille. Cette trompe est toujours fermée, et ne s’ouvre que pendant un très cours instant, lors d’un bâillement ou d’une déglutition par exemple.
  • La cochlée , aussi appelé organe de Corti, est un corps en forme d’escargot rempli d’un liquide appelé endolymphe. C’est la dernière étape avant l’arrivé du son au nerf auditif. Cette cochlée est tapissée de petites cellules, nommées cellules ciliées. Elles peuvent être internes ou externes. Les cellules internes ont un rôle de récepteur sensoriel. Chacune d’entre elles est sensible à une fréquence différente, et permet de bien capter le son. Ce son sera ensuite transmis aux cellules ciliées externes, qui vont amplifier la vibration. Ces cellules sont très fragiles, et ne sont pas renouvelables. Il est très simple de les abîmer, de manière permanente ou définitive, avec un son trop fort sur une période prolongée. Il y a également un risque d’apparition d’acouphènes de manière permanente.
    A savoir que les acouphènes sont des bruits parasites qu’une personne entend alors qu’ils n’existent pas. Ils peuvent se manifester par des bruits de sifflement ou de bourdonnement plus ou moins forts et être plus ou moins répétitifs.

Celluce cillieés

Sur cette photo, on aperçoit les cellules ciliées : internes, au fond, sur une seule rangée, et
externes, devant, sur trois rangées.

  • Le nerf auditif , ou nerf cochléaire, qui transmet les informations au cerveau. Il naît de la cochlée. Une fois arrivées au cerveau, les informations sont lues et comprises.

Tout le trajet du son, de l’oreille interne jusqu’au cerveau dure quelques millièmes de secondes. Ce voyage permettra à l’individu de percevoir son environnement et d’entendre le monde qui l’entoure. Seulement, tous les êtres vivants n’entendent pas tous de la même manière. En effet, le système auditif humain est capable d’entendre une certaine fréquence.

La fréquence audible par l’homme est mesuré en Hertz. Il s’agit une unité de mesure, que l’on définit par la fréquence d’un phénomène périodique, dont la période est la seconde. Par exemple,  une fréquence de 600 hertz représente 600 oscillations périodique durant une seconde et 3400 hertz 3400 oscillations par seconde. Ainsi, l’oreille humaine est capable de capter une fréquence de 20 à 20000 hz. Il s’agit là d’une moyenne. En effet, il faut savoir que la fréquence audible peut varier en fonction de l’âge ( la sensibilité diminue, une personne âgée entendra moins bien qu’un jeune enfant ), à cause de la dégradation des cellules ciliées. Elle peut également varier en fonction de l’hérédité ( un parent peut transmettre des problèmes d’audition à son enfant ) ou de l’éducation de l’oreille ( il s’agit d’une éducation qui permet, à l’écoute d’un son, de reconnaître une note. Certains musiciens et chanteurs, par exemple, peuvent se servir de ces capacités acquises très jeune ) En plus des hertz, une autre unité de mesure sert pour mesurer le son : il s’agit des décibels. Cette unité représente l’intensité des sons. Celle-ci représente le volume d’un son.

Audiometre

Pour déterminer le domaine d’audition d’un individu, on fait passer un test d’audiométrie, qui consiste à faire entendre différents sons, avec des fréquences situées entre 125 et 8000 Hz, et à demander à la personne testée si elle entend les sons. Ainsi, il est déterminé à quelles fréquences on entend et à quelle intensité on n’entend pas. Il est très rare que deux individus aient le même domaine d’audition. Il faut également savoir que ce test néglige les extrémités de la bande audible, car certaines personnes peuvent entendre à 10 Hz, tandis que d’autres ont la possibilité de capter jusqu’à 25000 Hz. On peut donc considérer ce test incomplet pour certaines personnes, bien qu’il soit assez efficace et juste la plupart du temps. Dans une vaste majorité des cas, il est peu courant que deux personnes aient le même domaine d’audition.

Cette vidéo donne un aperçu de ce qu’est un test d’audiométrie, mais reste malgré tout assez superficielle. La meilleure solution pour connaître son domaine d’audition reste toujours d’aller voir un spécialiste.

bandes-de-frequence-audibles

Prenons le cas d’une personne d’une vingtaine d’années, avec un système auditif en bon état. Sa fréquence d’audition se situera, comme dit précédemment, entre 20 et 20000Hz. Au dessous de 20 Hz, les fréquences inaudibles seront appelé infrasons. A l’opposé, au dessus de 20000 Hz, les fréquences seront appelées ultrasons (utilisés par des animaux comme les chauves souris ou les dauphins pour se repérer et/ou détecter leur nourriture ).

Nous savons donc maintenant que l’oreille humaine admet un domaine d’audition  et que celui-ci peut varier en fonction des personnes et de diverses causes, comme des maladies ou des accidents. C’est pour cela que ces personnes peuvent être appareillées. Les différents types d’appareillages correspondant aux problèmes d’audition seront donc détaillés dans la seconde partie.

Partie I : Fonctionnement de l’oreille